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Post coïtum

Une impression de «tout ça pour ça », de rencontre forcément déceptive quant à la cristallisation que l’on se fait a priori du plaisir à venir. Le débat a eu lieu. Voilà c’est fini. Le rapport fut professionnel, tarifé de longue date, avec quand même une petite surprise : l’inversion des genres.

Le postulat historique d’un coït judéo-chrétien (soit-il verbal) en est retourné. Nos deux candidats aux valeurs pourtant des plus traditionnelles ont bousculé l’académisme en la matière. Symptôme d’une époque ? Au moment où, pour la première fois, une femme débattait pour la présidence de la république, elle appliquait le régime (peut-être aphrodisiaque) de la domination masculine.

Et sans aucun doute, ce sont dans ces prises de pouvoir qu’elle fut la plus brillante. On comprit dès le début que les choses n’allaient pas se dérouler forcément comme prévu. Nicolas Sarkozy, costume classique et Rolex en or un peu vulgaire n’a pas fait pas le poids face au tailleur dominateur et au regard empreint du genre « Maîtresse Sévéra » de Ségolène Royal.

Et Nicolas, fort de tenter le self-control et de jouer le jeu, ne manque pas d’appliquer les règles basiques de la soumission. Il ne la regarde pas ou peu. Il la laisse mettre le rythme tout le long de la soirée. Il n’a pas l’habitude de ce genre de partie. Pour se mettre dans l’ambiance, il a besoin d’appuis, de se regarder dans le miroir. Faute de mieux, il scrute dès que possible son reflet dans les yeux de PPDA et d’Arlette Chabot, et ça marche un peu.

Il reprend alors des forces et souhaite changer de position. Il essaie de la retourner mais elle n’est pas d’accord et se contente, alors penaud, de lui adresser des « Madame » toute la soirée et de lui dire « qu’elle n’est pas gentille ». Pendant ce temps, Ségolène fouette un peu plus fort, mais gentiment, légèrement déçue de ce dominé de pacotille. Ce jeu de rôle l’ennuie un peu, elle tente le coup de la colère mais son partenaire, par sa médiocrité, lui empêche toute saillie.

Lui, s’en fout de plus en plus, il a tenu l’essentiel de la soirée. Le naturel revient, sa présence dans ce débat lui semble aussi incongrue que d’être dans un hypermarché un samedi matin. Nicolas n’est plus là, il fait jouer la montre. Sa vraie maîtresse, son amante de jeu, c’est la France. Il pense déjà à reprendre sa position naturelle, celle de dominateur hardcore. Attention, poppers et vaseline au programme, car le poing tendu, il arrive. Et là, ça va faire vraiment mal.

 

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Le liquidateur

Le dernier meeting parisien de Nicolas Sarkozy ressemble à un delirium tremens, après s’être enfilé les figures de Blum, Jaurès, après avoir dévoilé un fond de pensée plus qu’inquiétant sur l’inné et l’acquis, le voilà qu’il éructe, au nom de l’autorité, sa haine de 68.

Bayrou a raison de souligner les ressemblances entre Sarkozy et Berlusconi en pointant la proximité des deux personnages entre les milieux d’affaires, les puissances médiatiques et son goût pour les menaces et les intimidations. Il omet néanmoins dans ce chapelet, l’idéologie bouffonne du candidat de l’UMP qui le relie, dans une consanguinité extrême-droitière bien plus puissante encore, au clown italien.

Nicolas Sarkozy semble posséder un pied-bot mental qui l’autorise à balancer n’importe quoi et à faire claudiquer une pensée ou plutôt un ersatz de pensée tout à fait digne de notre culture du zapping.

On sait que l’ex ministre de l’intérieur ne brille pas par sa culture, ce qui est toujours un peu gênant pour un futur chef d’état, à moins que l’exemple de la présidence américaine soit réellement devenu la référence ultime. Mais cette absence là s’inscrit plutôt dans un dégout et une haine de la création. Il suffit de voir les déclarations du sarkoziste Rémy Aron (haine moderniste de Duchamp, réintroduction de la hiérarchie etc.), président de la Maison des Artistes, soutenu par Marine Le Pen, pour comprendre qu’il suffira bientôt dans finir avec l’art dégénéré. La valeur liberté n’est pas au programme de Sarkozy. Il parait que les français n’en veulent plus.

Ce qui n’empêche aucunement le candidat au vocabulaire autoritariste de prendre des libertés avec l’histoire de France proprement hallucinantes et dangereuses.

On passera sur sa stratégie au summum de la misogynie minable, d’envoyer une femme, en l’occurrence Michèle Alliot-Marie, pour dézinguer Ségolène Royal sur le nombre de ses jupes.

Sarkozy réécrit l’histoire, avec le sans-gêne du tribun qui paie en monnaie de singe pour le retour d’une France qui pue le rance. Il veut liquider l’héritage de Mai 68, revenir à un âge d’or. Mais lequel ? Celui de l’ordre moral, des femmes avant le droit à l’avortement et la pilule, celui d’une époque sclérosée par les tabous catholiques, figé dans la peine de mort, le Ricard sur la place du village et les trente glorieuses consuméristes…

Ben ouais, c’est bien connu, la génuflexion devant le grand capital, c’est la faute aux anciens jeunes : "L'héritage de mai 1968 a introduit le cynisme dans la société et dans la politique. Voyez comment le culte de l'argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portées par les valeurs de mai 1968" nous dit l’ultra libéral Sarko, et les golden parachutes, c’est la faute à Voltaire…

Mais tout ça sera bel et bien fini, car lui, petit Nicolas parle au nom de : "La France qui paye pour ceux qui profitent du système".

Devant un si beau discours, dimanche dernier, Jean-Marie Bigard est aux anges, Steevy dialectise à tue-tête et Christian Clavier grimace de bonheur.

S’il met du cœur à l’outrage, pour reprendre le titre du dernier album du groupe La Rumeur, Sarkozy ne doit pas oublier que l’on ne liquide pas impunément.

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