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Titrés d’humour

Les hauts fonctionnaires jouent les ancêtres. Du moins dans la manière « bon enfant » qu’ils ont de se nommer, à la façon péplum. Mais pour quoi faire ?

Michel Rocard ne se gêne pas pour le dire. L’ancien premier ministre de Mitterrand, toujours dépité mais clairvoyant, ne voit dans cette campagne que postures médiatiques éloignant de plus en plus les militants et les citoyens. Certes, Sarkozy est celui qui en prend le plus pour son grade, et à juste titre. Et Rocard d’appuyer malgré tout ce constat : la campagne présidentielle n’appartient en aucun cas au peuple.

Elle semble avoir atteint le climax du culte de la personnalité. Pour preuve, les insultes répétées du style cour de récré que s’envoient Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy : c’est celui qui dit qui y est. On attend la semaine prochaine les attaques physiques genre « le Nain et la Cruche », tant est forte l’impression qu’il ne se dira plus rien de significatif avant le premier tour.

Toutefois dans ce vortex, on voit apparaître la volonté, de la part de groupes aux noms mystérieux, de rehausser le débat. Ou du moins de l’inscrire dans une légitime tradition d’échange d’idées et de militantisme. Ces groupes se sont baptisés Spartacus, Hannibal, les Gracques, du nom de héros antiques et l’on se demande qui se cache derrière ces titres de gloires ?

À quand un futur groupe de soutien à Sarkozy nommé les 300 de Léonidas ? Mais qui sont-ils ? Des supers citoyens ? Faux. En ce qui concerne Spartacus et les Gracques, il s’agit pour la plupart de hauts fonctionnaires socialistes en milieu de course (comme supers héros citoyens, on a vu mieux). Leur « originalité » est de miser sur le cheval Bayrou en espérant un éventuel portefeuille ministériel en cas de victoire, histoire de pimenter un peu leur plan de fin de carrière.

Hannibal regroupe lui exclusivement des jeunes hauts-fonctionnaires socialistes et leur nom emprunte plus à l’humour qu’à la référence historique. « Puisque l'heure est aux pseudonymes cocasses, nous choisirons Hannibal pour nous exprimer, parce que nous savons que c'est aussi avec des éléphants qu'on peut gagner une campagne », disent-ils dans un barrissement virtuel.

Pas à une histoire de tautologie près, ces jeunes socialistes appellent à voter… socialiste. Décidément, qu’est-ce qu’on se marre.

 

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Jusqu’à nouvel ordre...

Les Français sont aujourd’hui de droite. Le Pen, Sarkozy, Bayrou réunis, dépassent allégrement la barre des 60 % dans les intentions de vote. Comment expliquer cette préférence politique nationale ?

Certes, le spectre est assez large. Pour le formuler autrement, on pourrait alors dire que les Français ne semblent plus de gauche, et les candidats l’ont bien compris. Quand Nicolas Sarkozy déclare sur le site de l’UMP : « Accepter la logique de l’égalitarisme c'est du socialisme. Et je ne suis pas socialiste », il sait qu’il peut se permettre maintenant ce genre de petites phrases qui auraient fait grand bruit, il y a peu encore.

Qu’est-ce que l’égalitarisme ? En tant que doctrine, il s’agit de l’égalité absolue entre tous les citoyens. Ce mot a pris au sens plus large la définition que lui accorde Karl Popper dans La Société ouverte : « L’égalitarisme veut que tous les citoyens soient traités impartialement, sans qu’il soit tenu compte de leur naissance, de leurs relations ou de leur fortune. En d'autres termes, il ne reconnaît aucun privilège naturel... ».

Mais Ségolène Royal n’est pas en reste, il faut parfois prendre le temps de considérer le vocabulaire de la candidate : son « ordre juste » est loin d’avoir la moindre connotation socialiste. Ségolène a bien compris que son penchant naturel vers la droite était la clé de son élection. Les camps militaires, la Marseillaise, le drapeau tricolore, tout cela marche.

Elle se met en tous cas au pas d’une pensée imprégnée par capillarité de notions conservatrices jusqu’alors intimement étrangères à son camp. Mais que s’est-il passé ?

On a l’impression que l’idée de solidarité n’intéresse plus les Français. La conviction n’est plus de mise, remplacée par un souci permanent de protection individualiste.

Une vision à long terme de la politique, des opinions tranchées : toutes ces attitudes ne sont plus à l’ordre du jour. Les scores de Bayrou le démontrent, ainsi que les fluctuations de Royal dans les sondages, au gré de ses différentes déclarations publiques.

Alors quoi ? Vingt ans de bourrage de crâne à la sauce TF1 et M6 ont suffit à résigner les Français au fatalisme face aux misères de ce monde. A diffuser dans l’opinion un sentiment de peur permanente. A faire avaler aux électeurs que le bonheur et le sens de la vie résident dans le consomme-et-tais-toi… Aucun programme ou gramme de réflexion politique n’est à attendre de la part des candidats dans cette campagne télévisée.

Loin pourtant d’être incapables de débattre, ils font le choix d’autres lieux pour s’exprimer. Ceux qui voudraient voter avec leur cerveau feraient mieux d’éteindre leur poste, au moins jusqu’à la fin de l’élection présidentielle. Ce serait déjà ça de gagné pour leur réflexion citoyenne.

Egalitarisme
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