On n’a jamais vu ça. Hier, les quatorze organisations de la profession psychiatrique, des syndicats ouvriers au Conseil de l’Ordre, manifestaient contre le projet de loi en seconde lecture sur la prévention de la délinquance.
Reconnaissons à Nicolas Sarkozy d’avoir cédé hier soir sur cette sordide partie du projet de loi. Mais on peut légitimement s’inquiéter quand ces fameux projets font passer la part d’humain après un pragmatisme organisationnel et économique. Car on n’avait jamais vu avant une équivoque totale entre malades mentaux et délinquants.
Dans les textes sur l’hospitalisation d’office (HO), on proposait qu’elle puisse désormais être demandée par les maires. Ou que le préfet puisse maintenir sa décision d’hospitalisation contre l’avis du médecin, ce qui en disait encore très long sur la confusion des genres.
Rappelons qu’il y eut des précédents : avec le funeste rapport Benisti, premier grand chantier du projet contre la délinquance. Qui, s’il fut abandonné dans sa substance suite à l’émoi suscité, proposait de traquer la délinquance chez les très jeunes enfants en s’attaquant au langage d’origine. Stigmatiser la langue et l’identité donc, pour lutter contre la délinquance. Et utiliser les professeurs en collaboration avec les forces de l’ordre pour assurer le programme.
Quoiqu’il en soit, l’épisode d’hier montre que lorsqu’on instaure automatiquement le principe de dangerosité par souci d’efficacité, on confond malade et délinquant. Et quand on parle de souffrance mentale, c’est faire bien peu de cas de la conscience et du désespoir de certains.
A force de faire de la lutte contre la délinquance un combat à mener sur le maximum de fronts possibles, on se retrouve sur des terrains plus que glissants.






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