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Le pitre

A la façon des Caractères de La Bruyère ou des personnages de Molière, l’étude de cette campagne, par ces différents dispositifs à révéler des personnages. Attachons-nous pour cette fin, et en quelques mots à l’archétype que représente un certain candidat : la figure du pitre.

Le pitre n’a pas de rigueur intellectuel, constamment conscient de lui-même, il passe la longueur de ses journées en vertiges vaniteux. Le pitre s’ennuie, même en escouade dominée. Il réfléchit aux moyens glacés de ranimer les quelques soubresauts de sensations, qui dans un effort considérable ou alors par erreur, lui reviennent en mémoire. Le pitre a aussi été un enfant. Mais l’on devine que tout est réminiscence chez lui de frustration explosée. Il en tire une énergie comme fissurée et concentrée à la fois, qu’il plaque sur le mur des ressentiments. Là, réside son pouvoir et sa faiblesse, ce trou noir qu’il tente de combler en ahanant à tue-tête, en s’harassant aussi en de veines gesticulations. Dans ces moments là, il habite sa fonction, il remplit la salle du spectacle contemporain, beaucoup s’en contentent.

L’émoi, le pitre croit savoir ce que c’est, il en tire une fierté crâne, il sait ce que sait au même bas niveau que la sexualité dans le prisme pornographique. Il sait d’ailleurs non sans craintes (c’est là sa faille) que tous s’accrochent à ses burnes, et que les parasites du métabolisme politique ne sont pas connus pour leur pudeur. Il le sait parce qu’il l’incarne. Il l’a voulu : son image, son titre, son titre de pitre : le Pitre Présidentiel.

 

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Le mépris

Pour la première fois une génération risque de régresser dans les acquis sociaux par rapport aux précédentes. Au même moment, Sarkozy fait un carton chez les anciens pendant que les moins de 40 ans découvrent la précarité et l’inquiétude politique. Alors quoi, amis vieux, soyez jeunes, pensez aux autres.

L’une des caractéristiques de cette campagne, où l’on nous a gavés de termes comme rupture ou changement de génération, fut de réaliser que chacun prône pour sa petite chapelle.

La scission est belle et bien présente mais pas là où on nous l’indique. S’il y a une révolution, elle se situe surtout dans une involution chapitrée d’un retour en puissance de l’ordre morale et d’une volonté à entériner un capitalisme oligarchique et médiatique. Ce que transpire à chaque instant et dans les faits, un Nicolas Sarkozy. Jamais nous n’aurons connu en république une telle concentration de pouvoir. Plus fort que Berlusconi, il procède par entrisme, et ce n’est pas exagéré de dire qu’il contrôlera l’économique, le médiatique et le politique. C’est un triumvirat à lui tout seul !

Alors, nous y sommes, cette élection de dimanche risque de valider la mise en conserve des tout-puissants et de leurs prérogatives. Et que les autres se démerdent…

Alors évidemment, il convient de mettre le bémol, il y aura toujours les cas particuliers, mais que le candidat UMP fasse un score de dictateur chez les plus de 70 ans laisse pantois quand à la valeur et à la possibilité de transmettre quelque chose d’une génération à une autre. Qu’est-ce qui explique ce schisme ?

La peur des vieillissants que les français ne travaillent pas assez pour payer leur retraite, l’envie sommaire de payer moins d’impôts, un retour du refoulé sur l’autorité… Peut-être un peu de tout ça… La seule chose d’acquise est que le vote Sarkozy est synonyme de ressentiment et d’égoïsme – et en ce sens, les regards ne doivent pas se porter sur la marionnette politique mais plutôt sur l’évolution du peuple français. La France vieillit, très bien mais les anciens ne peuvent pas se permettre de ne pas poser un regard compréhensible sur les syndromes de notre époque. Encore une fois, il s’agit là de dégager une ligne de fuite et non pas de voir dans chaque personne âgée, un condensé de proto-sarkozysme, bien au contraire. Il y a là, à attendre un héritage et une parole vive souvent précieuse et négligée. Rien ne s’est transmis dans cette campagne qui soit de l’ordre de l’Autre, de la générosité, du collectif ou de la culture (incroyablement absente des débats…) A l’heure où Sarkozy entend liquider les acquis de Mai 68, jamais le besoin d’un héritage politique au sens noble du terme s’est fait si cruellement ressentir. Si Sarkozy passait, toute une frange de la population ne se satisferait pas du pragmatisme ultralibéral qu’il nous propose et la contre-attaque s’organiserait. La politique peut transformer les désirs en pulsions et en ressentiments. C’est ce qu’elle fait depuis 20 ans avec la complicité des médias.

Mais l’histoire nous à démontrer que priver un peuple d’espoir, soit-il minoritaire, n’est pas sans conséquences.

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