Jean-Marie Le Pen est une femme, il s’appelle Marine, adoubé(e) par les médias mention « Vu à la télé » depuis quelques semaines.

Faut dire qu’on nous explique qu’il existe une version light du Front National, tellement plus sage et présentable. Oubliées les accointances révisionnistes, les jeux de mots foireux et les services d’ordres composés de skinheads. Le parti ne sort plus du cadre et les excès sont gommés grâce à la volonté de Marine.

Marine Le Pen a perdu, d’ailleurs, plus d’une dizaine de kilos, nous apprend t’on dans une émission. Une journaliste de Paris Match l’en félicite comme on soutient une vieille copine engoncée dans ce monde cruel de l’image et du diktat. La scène est filmée. Et preuves à l’appui du commentaire, la caméra nous gratifie d’un plan rapproché et assez long du derrière de la responsable de com’ du FN. Comme si cette vision du séant féminin du FN suffisait à masquer toute question de fond au sujet de l’extrême droite.

Après les méta-commentaires ahurissants qu’on a pu entendre, ici et là, sur les fringues de Ségolène Royale, voici maintenant la silhouette de la fille de Jean-Marie. Que ce soit pour critiquer ou adouber, ce n’est même plus la forme qui prime sur le fond mais le détail, l’anecdote, le focus sur le fait. En politique, le close-up semble l’apanage et le fardeau de la représentation féminine. On n’est pas certain que le combat des femmes et plus généralement celui de la pensée y gagne quelque chose.