Il y a quelques semaines, l’on put, dans les environs de Ménilmontant, assister à la scène suivante : une rue verrouillée par un important dispositif de forces de l’ordre, puis au sein du périmètre ainsi délimité, le contrôle systématique de tout ce qui de près et de loin pouvait ressembler à un étranger. Pour les malheureux sans preuve d’une identité bien française (ou à la carte de séjour périmée), le chemin du fourgon fut vite trouvé.
Cette scène ne laissa aucun spectateur indifférent. Des regards furent même échangés entre les passants blancs de peau ou « visiblement intégrés ». Oui, même à l’abri derrière l’absence de soupçon dont on bénéficie quand on est « bien habillé » (ou qu’on n’a du moins pas l’air trop pauvre), nous n’étions pas d’accord avec ces méthodes. Et ceux d’entre nous qui souhaitaient appuyer le plus leur indignation, adoptèrent aussitôt une position géostationnaire tout à fait inhabituelle pour le parisien lambda. Tout ça avant de repartir, soucis en tête, mais méditant néanmoins quelques instants la condition difficilement imaginable d’un immigré clandestin.
Avant-hier, quelques centaines de mètres plus loin à Belleville, les choses se passèrent différemment. Etait-ce parce que nous étions en pleine sortie des écoles ? La panique gagna les habitants du quartier venus chercher leurs enfants, la police encercla un bar, des coups de matraques plurent et les gaz firent leur travail.
Voilà comment se passe ce que Dominique de Villepin appelle une « politique d’éloignement ». Pour une fois, on préférera la rhétorique explicite du candidat Sarkozy qui n’hésite pas une seconde à parler de quotas et de charters.1
Une arrestation musclée de sans-papiers tourne à l'émeute
La Police de l’Air et des Frontières accusée d'avoir la main lourde






a dit à 18:41
22 / 03 / 2007