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La Bourse du travail

Depuis le 10 février, un collectif de sans-papiers occupe discrètement la Bourse du travail de Paris. Ce lieu à haute valeur symbolique avait pour vocation originelle la solidarité interprofessionnelle. La plupart des occupants sont travailleurs de l’ombre, et c’est en osmose avec les activités de l’endroit que ce collectif résiste.

On est prévenu d’une plaque de marbre à l’entrée du bâtiment : « Le 19 août 1944 en pleine insurrection les travailleurs parisiens reprenaient la Bourse du travail ». À l’intérieur de la Bourse, on peut voir en hauteur, gravée à même les murs, la liste des différentes corporations de l’époque : charpentier, tailleur, couvreur. Au centre de cette grande pièce de verre et de fer, circulent sur le parquet ce que l’on nomme, faute de pire, des sans-papiers.

À les interroger sur la multiplication des contrôles policiers et des rafles, on constate un épuisement physique impressionnant. Ces hommes nous parlent de leur grande fatigue, de la dépression qui les accompagne à chaque instant depuis plus de un an.

L’espoir n’est plus de mise, et chacun insiste sur ce sentiment permanent de persécution. La peur et l’indignation retentissent dans toutes leurs paroles. Peur du contrôle pendant les courses, peur pour les enfants, peur de manquer de vigilance, de se faire attraper – mais aussi un grand ras-le-bol de vivre dans un présent où le moindre projet est impossible. Pour ceux qui acceptent de parler, on devine une grande colère que leur manque d'énergie éteint malheureusement.

Beaucoup sont ici depuis de nombreuses années. La plupart ont travaillé, cotisé aux charges sociales, on les appelle les « ouvriers sans papiers » et ils ne bénéficient bien sur d’aucun droit, sinon celui de se cacher. Ils stigmatisent la honte et l’hypocrisie de notre République à l’heure de « l’identité nationale ».

Mais voilà, ce sont des parias dans notre système. Les politiques refusent de les prendre en compte, ils ne les voient pas, on ne les voit pas. Comme ce jeune exilé politique qui nettoie de 8h à 12h, les locaux d’une entreprise pour la somme de 20 euros au black. Ils sont nombreux dans ce cas-là, au fond des cuisines, dans le bâtiment, etc.

Et à l’heure où Sarkozy nous parle « valeur travail », il conviendrait de ne pas se voiler la face sur notre système politique et le fonctionnement de notre société qui entretient ces esclaves modernes.

Site du collectif Sans-papiers

 

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