L'annuaire des séries télé visionnables en streaming sur internet

tilt

Le milieu de la tentation

Quoiqu’il arrive François Bayrou aura gagné son pari. 17.5 % dans les meilleurs sondages, il est le troisième homme de cette campagne. Mais derrière l’homme se glisse aussi le symptôme d’une époque vidée de tout principe actif.

Le groupe de réflexion économique Spartacus, composé de hauts fonctionnaires roulant d’habitude pour le PS vient de rallier Bayrou. Les profs et les cadres moyens sont tentés par sa « social-économie ». Il séduit les indécis, les frustrés du PS, et les flippés d’une UMP ultra libérale.

Daniel Schneidermann rapporte cette conversation sur son blog : "Ah. Alors tu vas voter Bayrou ? C’est celui qui fait le moins de promesses. Oui. Bayrou. Ou blanc, je ne sais pas encore. Je vais voir."

Parce que Bayrou, c’est ça aussi : le vote report. A la limite du vote blanc. Il représente un désaccord fatigué, asthénique. Ce n’est pas un vote épidermique à la Le Pen mais le mécanisme s’en approche. Il n’incarne pas l’espoir mais un désespoir mou dans l’enfer tiède idéologique. Lui, a retiré depuis belle lurette tout principe actif d’idéologie politique pour un pragmatisme à l’européenne, quasi technocratique.

Définir Bayrou, c’est jouer le jeu d’un portrait chinois par la négative : ce n’est pas Ségolène Royal, mais bon pas loin… il ose utiliser le mot libéral contrairement au PS, qui affiche une hypocrisie risible sur le sujet. Ce n’est pas Sarkozy, mais quand il baffe un gamin en banlieue et s’en sert pour construire son image, ou quand il refuse une hausse du Smic et joue le jeu de la dépolitisation de l’économie, on n’est pas loin non plus.

Bayrou symbolise la faillite du désir politique. Il rassemble les déçus. Il représente une sorte de vote utile pour ceux qui veulent participer aux élections. Il est le fruit de l’échec Sarko-Ségo. Il est aussi et très certainement de notre temps, de cette époque prophylactique où l’on nous rabâche que ce qui est bien pour nous doit être sans danger. Le bonheur est de ne pas fumer, de ne pas boire un verre de trop ou de prendre de kilo supplémentaire.

Bayrou s’inscrit à son corps défendant dans cette ambiance, il javellise le principe même d’orientation et de choix. Il est le dénominateur commun de nombre de nos citoyens.

De ceux qui ne désirent plus et n’arrivent plus à croire.

http://www.bigbangblog.net/article.php3?id_article=546

http://www.liberation.fr/rebonds/236578.FR.php

 

del.icio.us it! - Digg it! - Blogmark it! - Ajouter � mes favoris Technorati - Fuzz it! - Scoop it! -

zeitoon
a dit à 14:20
27 / 02 / 2007

Pourquoi on ne pourrait pas choisir Bayrou par conviction politique, qui serait en l'occurence celle de croire qu'effectivement on devrait arriver a faire mieux en combinant les forces politiques "antagonistes" du pays ? Et oui l'avenir de la France se joue en Europe, et Bayrou est plutôt bien placé pour parler de ce sujet. Alors certes c'est une élection pour la France, mais celle ci devrait peut être arrêter de se regarder le nombril et de se cloisonner dans une scission artificelle (je le pense) en 2 "grands courants de pensée" opposés (fonctionnaires = caca vs. patrons = caca). Si je vote Bayrou, ca ne sera pas par désespoir mou mais par conviction que c'est le bon chemin a suivre. On ne veut pas javelliser la politique mais la patchworkiser.

 

angelina
a dit à 16:08
27 / 02 / 2007

certes cette analyse, fine et revêche, du vote Bayrou est perspicace et le plus souvent juste mais vous oubliez de dire simplement qu'il semble le plus honnête dans sa démarche et depuis un bout de temps et les français le sentent, c'est quand même de l'espoir. bravo pour les éditos toujours très intelligents, j'aurais aimé lire sous la plume de nos grands éditorialistes un texte comme: Action et vérité, éclatant d'une vérité simple et malheureusement trop peu rappelé. Continuez!

 

publicité politiquement correcte

Sur cette page

0 utilisateur enregistré et 0 invité

Communauté MyBloglog
publicité politiquement correcte