L'annuaire des séries télé visionnables en streaming sur internet

tilt

Memento Mori

Il serait dérisoire d’être nostalgique d’une époque meilleure, en tout cas pour un Français. Depuis plus d’un siècle, les chiffres sont là pour le confirmer : espérance de vie en hausse, violences moindres, progrès sociaux considérables. Malheureusement, il n’y a pas que les chiffres pour radiographier le progrès.

On confond souvent, et c’est de bonne guerre, la focalisation médiatique qui distord la réalité avec le réel d’une situation. Ce sentiment de terreur imposé par le traitement des médias du phénomène de l’insécurité en était l’un des symptômes lors des élections de 2002. Il y en a d’autres à l’œuvre.

A cette époque on a tenté de nous faire croire que nous vivions une ère de violence inouïe, alors que jamais le nombre d’homicides ne fut aussi bas. Rien d’illogique : il s’agit d’une stratégie vieille comme L'Art de la Guerre de Sun Tzu (IVè siècle avant JC) pour détourner le regard de ce qui pourrait réellement inquiéter. En l’occurrence, la violence était plutôt à chercher du côté des taux de suicides et d’une France qui tourne aux cachets d’anxiolytiques.

Mais encore une fois, en règle générale, les statistiques attestent d’un mieux vivre. Cette progression est toutefois à nuancer dès lors que les chiffres laissent place au langage.

Qui ne se souvient pas avoir frissonné d’indignation à la lecture de Georges Orwell, passage obligé des programmes scolaires d’alors. Le célèbre 1984 : Big Brother, la surveillance généralisée – et cette compréhension immédiate de la liberté comme valeur essentielle de tout individu.

Orwell démontrait que le langage était une composante fondamentale de la liberté et qu’un pays totalitaire commençait par renommer, interdire, créer des nouvelles formules. Que la destruction du langage par son appauvrissement ou son contrôle était l’anéantissement de tout embryon de pensée et de critique.

Depuis nous avons digéré certains principes, des évidences imposées, trop rapides et massives pour y réfléchir tranquillement. Depuis l’omniprésence des caméras de surveillance n’est plus un problème : puisqu’il y a danger, régulons le trafic. Faut que ça aille vite. Depuis Le Pen est devenu légitime. L’extrême droite, la droite extrême, on ne sait plus trop, pas le temps de s’arrêter. Les noms, les titres, les propositions se transforment parfois en nomenclatures, comme autant de lames rouillées qui n’arrivent plus à soulever le couvercle des débats de fond. Depuis, on nous a proposé le Ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale.

 

del.icio.us it! - Digg it! - Blogmark it! - Ajouter � mes favoris Technorati - Fuzz it! - Scoop it! -
publicité politiquement correcte

Sur cette page

0 utilisateur enregistré et 0 invité

Communauté MyBloglog
publicité politiquement correcte