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Seul contre lui

Surprise ! Chirac ne sera pas candidat.
Surprise aussi, les chiffres de l’Insee sur le chômage sont revus à la hausse mais ne seront pas rendu publics à la date prévue. Ce n’est pas très grave, Chirac les avait. Il nous a dit que tout allait pour le mieux de ce côté-là...qu’il était fier de son bilan.

Ne pinaillons pas sur le bilan de Chirac, ce n’était pas le moment hier soir sur TF1 de causer boulot… et le Président n’aime pas regarder en arrière de toute façon. Ni trop en avant d’ailleurs, vu « l’empressement joyeux » qu’il met à soutenir un certain candidat.

Notons quand même que la tonalité de son discours était positive. La voix française existe : singulière, riche, irradiante. Il nous a parlé d’amour aussi. Rien de tel pour mettre du baume au cœur un dimanche soir.

Il est vrai qu’à force de nous rabâcher que tout va mal, on finirait par prendre la France pour un pays sous-développé rempli de barbares, de fainéants, sous un ciel assombri qui risque en permanence de lui tomber sur la tête...

Rien de tel que la peur et la sinistrose pour gouverner. Mais Chirac part.

La cuisine politique ne sera plus son problème. Alors, on apprend que la France a une identité et que gouverner, c’est avant tout tenir un cap : la laïcité est à défendre (contre le communautarisme), il faut lutter contre les dérives d’un capitalisme qui spolie le Sud (l’ultralibéralisme).

Rien à dire : ce sont des choses à rappeler et le chef de l’Etat a joué son rôle. On a envie de se dire alors que ce n’est pas vraiment un mauvais bougre. Comme on pardonne parfois sans trop savoir pourquoi.

Mais ces belles valeurs sont très loin d’être celle de son « successeur » Sarkozy, candidat avant tout de la rupture avec Chirac. Et savoir que le président sortant va tièdement mais clairement lui apporter son soutien démontrera, jusqu’à la fin, que les beaux discours ne font décidemment pas l’homme.

 

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Le chant du signe

Cette semaine fut riche en coups de semonce médiatique. Les présidentielles prennent un cap difficile : les affaires immobilières des candidats et les parrainages douteux rendent encore plus criante l’absence de débat de fond. Bref, le spectacle a commencé. Et Jean Baudrillard de profiter de ce foutoir pour tirer sa révérence.

Comme on rappellera à l’enfant, la larme à l’œil, que l’on a connu ces temps de dissidence où boire un coup et fumer faisaient partie du quotidien, on radotera aussi qu’il y eut un temps où les hommes et femmes politiques passaient dans des émissions qui n’étaient pas de divertissement.

Dans ce présent perpétuel, on a déjà oublié le grand cirque médiatico-politico-démaguo de TF1, J’ai une question à vous poser. C’était sans compter sur Canal plus et son Grand Journal. Hier, ce fut à Ségolène Royal d’y sévir, après les performances de Bayrou de Sarkozy. Entre le sieur Beigbeder et l’indéfinissable Ariane Massenet, une invitée vidée de toute moelle politique.

Baudrillard aurait, en d’autres temps, évoqué la surmultiplication des signes et de l’information, la perte de sens. Bref, il aurait fait son boulot de philosophe et dénoncé le simulacre inhérent à la société médiatique.

Mais il n’est pas certain que son modèle philosophique aurait pu s’appliquer à la situation en cours, tant les signifiés et les signifiants se sont dissous dans une sorte de béatitude médiatique. Plus proche des effets psychiques d’un pétard devant M6 que d’un sentiment de complot organisé.

Qu’avons-nous eu cette semaine ? Une vile stratégie du ministère de l’Intérieur pour parrainer Le Pen sous couvert de démocratie. Des affaires qui auto-alimentent le sérail politique. Un PS et une UMP angoissés qui tirent à vue sur l’épouvantail Bayrou. Et une présence quasi simultanée des candidats au Salon de l’Agriculture et au chevet d’Airbus. Pour finalement ne rien dire, l’essentiel étant d’être là, ou ailleurs.

A croire que le vote n’a plus pour eux ni valeur d’échange, ni valeur d’usage. Ils ont oublié que le vote est constitutif de leur présence. Il y a là une perte de symbole du vote, qui ne fait paradoxalement plus signe dans ces temps de campagne acharnée : il s’est noyé dans l’eau trouble des sondages. L’amnésie gagne les candidats. Souvenons-nous en à chaque instant : leur mission est d’intérêt public. Il y avait à l’origine un contrat social.

Au lieu de taper sur Bayrou, ses adversaires devraient au moins considérer sa méthode. Simulacre, simulation, sincérité ? Difficile de connaître la vérité du candidat UDF. Mais ce qui plaît tant aux Français, c’est qu’il ne joue pas le jeu, pour le moment, du consensus mou et médiatique. Il donne cette impression d’avoir un minimum d’honnêteté et de bon sens. Il montre des signes de bonne volonté au peuple français, et ça marche.

De là à en faire une troisième voie, c’est une autre histoire… Il reste encore quelques semaines dans cette campagne, on peut espérer qu’elle prenne une tournure un peu plus sérieuse. N’oublions pas que même Jean Baudrillard, grand pessimiste sur le sujet, avait créé une revue nommée Utopie.

 

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