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tilt

Lip/stick

Avec les ouvriers des usines Lip, qui ont mené la grève la plus emblématique de l’après 68, c’était « l’imagination au pouvoir ». Alors, imaginons, tirons sur un stick s’il le faut, mais voilà, c’est arrivé : Sarkozy est président de la République française. Qu’est-ce que ça donne ? Quelle sera l’ambiance ?

L’un des premiers commandements de Nicolas Sarkozy sera : « Ferme ta gueule ». Azouz Begag en a déjà pâti, comme il le raconte dans son récent livre, et les collaborateurs de l’ex-ministre de l’Intérieur, à l’instar de Valérie Pécresse, ont entendu régulièrement la consigne en coulisse. Plus sérieusement, le candidat UMP a fait interdire une biographie sur sa femme, et a œuvré pour virer Alain Genestar, alors directeur de la rédaction de Paris Match, pour avoir publié des photos de Cécilia à New-York, en galante compagnie. Et Nicolas Sarkozy incarne une telle force de représailles que certains éditeurs en viennent aujourd’hui directement à s’autocensurer.

Ainsi, le magistrat Serge Portelli qui devait sortir un livre sur le système Sarkozy en fait les frais au sein des éditions Michalon. Plus crûment, le nouveau directeur adjoint de Marianne, Joseph Macé-Scaron, vient de révéler sur RTL qu’il a été « démissionné » du Figaro magazine pour avoir refusé de « tailler des pipes » au candidat UMP.

Le second commandement sarkozien pourrait être : « Pauvre, toi qui rentre ou habite ici sur le territoire français, abandonne tout espoir ». Sa stigmatisation systématique des immigrés, son refus de « l’assistanat », son tri arbitraire entre les « bons travailleurs » et les autres, jusqu’à cette volonté de libéraliser les soins médicaux, démontrent à chaque instant, s’il en était besoin, qu’il vaudra mieux être blanc avec du fric pour avaler la pilule de sa présidence.

Pour le reste, Sarkozy naviguera avec son pragmatisme et son opportunisme habituels, afin de servir ses intérêts propres. Et vu son niveau de culture sur des sujets aussi sensibles que la génétique, on risque d’avoir quelques surprises de taille durant son mandat. Le dernier numéro du magazine Marianne l’accuse d’être « fou », c’est pourtant une erreur, tant le candidat exprime au fond ses réelles convictions. Le dossier reste tout de même intéressant à lire, ne serait-ce que pour entrevoir le masochisme de ces propres « amis », que le caractère du candidat inquiète tout autant que ses adversaires.

Les névroses accompagnent la vie de chacun : tant mieux, elles peuvent être structurantes, pour qui réussit à les comprendre et les canaliser. Mais pour reprendre le propre terme de Nicolas Sarkozy, il s’agit dans son cas d’une « fatitude » extrême. Le néologisme était nécessaire, certainement, pour définir au plus juste notre probable futur souverain : un Ubu Roi caricatural qui ne pense, parle et vit que pour l’Elysée depuis au moins quatre ans. Qu’on se souvienne alors des mots de Louis-Ferdinand Céline : « Invoquer sa postérité, c’est faire un discours aux asticots »...

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Name dropping

Michel Rocard en appelle à une alliance UDF-PS pour vaincre Nicolas Sarkozy. Bernard Kouchner de même. Dominique Strauss Kahn joue les mijaurées mais n’en pense pas moins. Une p’tite brochette de noms prône une nouvelle donne. Mais l’adjectif « socialiste », qu’est-il devenu ? Et Ségolène Royal dans tout ça ?

Une alliance évoquée à une semaine pile du premier tour ne devrait rassurer personne. Elle dénote une peur primale de perdre et un manque de conviction qu’on devinait dans cette campagne tout à l’égo.

Le fait est, que même apparemment sereine, Ségolène Royal sait ne pas faire le poids face à Nicolas Sarkozy au second tour. Attendu qu’elle a joué le jeu du candidat de l’UMP, entre autre sur le terrain de l’identité nationale, que son Contrat Première Chance a réussi à faire grogner une bonne partie de son camp, on ne peut que constater sa difficulté à représenter une certaine gauche. Ce problème vient de loin : il fut en 2002 celui de Jospin, avec son triste titre de recordman de France des privatisations.

Disons le même plus rapidement : c’est le problème du PS depuis longtemps. L’ennui pour le Parti, est qu’il n’est plus socialiste que de nom. Il se débat de façon plus ou moins comique avec l’acceptation (validée dans les faits depuis belle lurette) du vocable libéral. Chacun le vit plus ou moins bien : Fabius en est le représentant schizophrène et hypocrite, Jospin l’a vécu dans un grand refoulement de ses penchants protestants et Royal en incarne une synthèse un peu raté.

D’où la fuite d’une partie de ses voix vers Bayrou, qui cultive une image plus sincère, tout à la peine de se présenter au dessus des manœuvres politiciennes des deux grands partis traditionnels.

Mais ceux – et ils existent – qui voient Bayrou comme un représentant un peu frais des valeurs socialistes ont tout faux. Si on vote Bayrou, on vote à droite.

Alors certes, ce n’est pas du tout la droite dure de Sarkozy, mais son programme n’est pas un programme de gauche. Il convient à chacun de s’interroger en son âme et conscience : et si alors apparaissent des pulsions teintées de conservatisme, alors pourquoi pas ?

Mais arrêtons de tout mélanger pour satisfaire une sorte de bonne conscience politiquement correcte...

Résumons : Ségolène Royal et le PS ne sont plus socialistes – ou du moins ils sont en pleine mutation sociale-libérale. Rocard n’a pas tout à fait tort de le souligner. Bayrou n’en parlons pas, il est juste un peu à gauche au sein de la droite.

Cette nouvelle donne ouvre à l’avenir un boulevard à un véritable socialisme. Les 20 % de François Bayrou dans cette campagne ne sont pas un hasard, ils démontrent que les Français ont compris que la candidate PS et les éléphants ne peuvent plus légitimement représenter la gauche et les valeurs sociales.

Quoiqu’il en soit, pour Rocard, Kouchner et le parti dans son ensemble, il y a un homme à abattre : Nicolas Sarkozy.

Bayrou se réjouit de l’ouverture proposée à gauche, il est fort à parier et à espérer que les tractations iront bon train pour battre le candidat UMP.

Toutefois si le Béarnais est honnête, il doit dès maintenant se positionner clairement sur Nicolas Sarkozy. Etrangement, c’est un sujet sur lequel on ne l’entend pas.

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