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jeudi 29 mars 2007
7 commentaires

L'ORDRE DU JOUR

A la différence notable des précédentes présidentielles, aucun thème de campagne ne s'impose aujourd'hui, comme l'insécurité en 2002 ou la "fracture sociale" en 1995. Quels risques et dérapages craindre de l'absence actuelle d'un débat de société dominant ?

L'insécurité a disparu en France. C'est en tout cas l'étrange impression que l'on peut ressentir en se remémorant la précédente élection présidentielle, où ce sujet avait phagocyté les programmes de campagne et confisqué le débat de société, que chaque échéance majeure pour le pays est censée provoquer. Après le déferlement médiatique de 2002, le créneau ne semble plus porteur pour les prétendants à l'Elysée. Exit donc, tous palabres en la matière. Même les récents affrontements à la Gare du Nord, s'ils entraînent, certes, réactions et controverses politiques, ne suffisent à dicter un ordre du jour dominant, un refrain que reprendraient en choeur médias et candidats. Pourtant, une coutume semblait se dessiner : chaque présidentielle aurait son "étiquette", une mono-thématique qui se révèle, a posteriori, être celle développée et arborée par le vainqueur. La "nouvelle société" giscardienne en 1974, le modèle socialiste en 1981, la "France unie" en 1988, la "fracture sociale" en 1995, l'insécurité en 2002...Et aujourd'hui ? Nulle "étiquette" ou indice susceptible de donner un pronostic sur le gagnant de la course à la présidence.

Anxiogène atonie

Les "grands" candidats refusent de débattre, arguant à juste titre, mais bien opportunément qu'à douze, avec les contraintes égalitaires qu'impose le CSA en campagne officielle, les discours seraient inaudibles. Résolus en fait à ne pas se mêler à la masse des "petits" et à préserver leur statut de "vrai" présidentiable, ils se réservent donc pour le second tour. Conscients qu'un mot malheureux, un dérapage, peut coûter très cher, (souvenons-nous du "vieilli, usé, fatigué" assené par Jospin à Chirac et de ses difficultés à se rattraper...combien des 194 601 voix qui lui ont cruellement manqué pour dépasser Le Pen a-t-il perdu dans cette polémique ?), les principaux concurrents ne veulent prendre aucun risque majeur quant à leur qualification en finale. Le traitement des grandes questions nationales semble donc réduit à la portion congrue. Pourtant, paradoxalement, cette élection 2007 passionne les Français, lorsque la précédente avait plongé l'Hexagone dans un anxiogène engourdissement.

Climat délétère

Bye-bye donc les surenchères sur l'insécurité. Les faits divers ne représentent plus que 4 à 5% des sujets traités par les JT, quand ils monopolisaient en 2002 l'agenda médiatique. Même Le Pen met la pédale douce en la matière, tout à la joie de se glorifier de la "lepénisation" des esprits, laissant le sujet aux autres, tant l'actualité en 2002 avait oeuvré en son sens, sans qu'il n'ait à en rajouter. Pourtant, les ingrédients sont encore réunis pour que ré-émerge l'insécurité comme enjeu de campagne, avec un candidat en tête des sondages fraîchement échappé du ministère de l'Intérieur, et la multiplication actuelle des débordements policiers. Les compétiteurs préfèrent aujourd'hui parler, à la rigueur, d'insécurité sociale, de précarité économique (rien d'étonnant, quand les enquêtes d'opinion qui pleuvent dans les QG montrent que le chômage et le pouvoir d'achat sont les préoccupations majeures des Français), mais la campagne reste encore et toujours noyautée par les petites phrases et les attaques personnelles. Engagés sur ce terrrain glissant, les candidats ne réussissent pas à traiter des enjeux essentiels pour le pays. Et dans ce climat délétère de défiance et d'indécision sur l'issue du scrutin, tous les dérapages sont à craindre.

 

 

Qui©he
a dit à
vendredi 30 mars 2007

Il vaut mieux pas de thèmes que des thèmes bidons montés de toutes pièces. Et puis la pièce montée c'est déguelasse.

Vous avez dit débats ? Ca ressemble déjà à rien cette campagne comment voulez-vous qu'on leurs demande en plus de débattre ? C'est comme si on demandait à un maçon comment il fait sa crème anglaise...

 

maxsahen
a dit à
vendredi 30 mars 2007

Ma chérie, ton analyse est extrêmement perspicace... Qui ose dire que je ne suis pas objectif ? non... parfait !

 

maxsahen
a dit à
vendredi 30 mars 2007

Plus sérieusement, ce qui est très attristant, c'est cette constante des "attaques personnelles"... Où la grandeur fantasmée de la France s'entremêle à la petitesse réelle des hommes...

 

LAURETTE4435
a dit à
lundi 2 avril 2007

ma chère, je ne vous ai pas assez lue ces derniers temps et c'est dommage, votre analyse est fort perspicace! en qualité d'électeur nous sommes perdus dans ces attaques dignes de presse dite féminine que nous ne lisons pas et de ces piques incessantes entre les candidats. A quand un vrai débats sur le fond et non de savoir qui a grugé le plus l'ISF!!! et qu'on arrête de monter en épingle le moindre incident!là c(est aux journalistes que je m'adresse! pour vendre que ne feraient-ils pas!je propose que nous mettions tous nos candidats dans une arène et qu'ils n'en sortent que vainqueurs ou vaincus et il se passera enfin quelquechose!!!

 

bsk
a dit à
lundi 2 avril 2007

oui, vive les gladiateurs !

 

LAURETTE4435
a dit à
mardi 3 avril 2007

du sang !!!!! malheur aux vaincus! lol!

 

Joular
a dit à
jeudi 5 avril 2007

Perso je trouve que le thème de l'insécurité a été un des thèmes majeurs de cette campagne, on en parlé pratiquement tous les soirs aux infos, même si c'est une réalité quotidienne comme l'explique Magyd Cherfi sur son blog (www.toujoursunconnardpour...

Après les médias y sont aussi pour beaucoup dans cette absence de thèmes.