Tous féministes, bien sûr, surtout le 8 mars. Tous émus des violences conjugales et de la persistance des discriminations. Les prétendants àl'Elysée s'activent aujourd'hui às'attirer les faveurs des 23 millions d'électrices, avec toutefois plus de sobriété qu'en 2002. Lors de précédente campagne, la Journée des femmes avait en effet connu une surenchère dans le symbolique, voire l'anecdotique ou le coup de com' : Lionel Jospin prenait un bain dans une foule de 2002 femmes, Roselyne Bachelot inaugurait un distributeur de préservatifs féminins dans le métro, Chevènement déjeunait avec la rédaction du magazine Elle, tandis que Madelin rencontrait...Véronique et Davina !
Plus classiquement donc cette année, les différents candidats multiplient en ce jour de "fête" les propositions pour changer la vie des Françaises : salaires, contraception, places en crèche... Ségolène Royal a beau jeu de se présenter en candidate et mère, appellant lors d'un meeting les Français à"oser la femme" pour que "la politique ne soit plus jamais comme avant". Difficile de surenchérir sur ce créneau pour Nicolas Sarkozy...: le candidat UMP a donc averti, que personne n'avait "le monopole de la compréhension de ces problèmes".
Mais au fait, comment votent-elles ces femmes, particulièrement courtisées aujourd'hui ? Certains paradoxes persistent. Malgré les progrès égalitaires, sous la poussée des féministes, depuis leur acquisition du droit de vote, les Françaises n'entretiennent toujours pas le même rapport àla politique que les Français. Une différence dans les comportements électoraux - un "gender gap" comme disent les politologues- particulièrement marqué en 2002. En effet, si seules les femmes avaient voté lors de la dernière présidentielle, Jean-Marie Le Pen n'aurait pas été qualifié pour le second tour. En revanche, si l'accès aux urnes avait été réservé au "sexe fort", le leader frontiste serait arrivé en tête des candidats au premier tour...
Autre paradoxe, bien que moins tentées par le vote protestataire, les électrices se défient pourtant plus du fonctionnement du système politique, et remettent plus volontiers en cause la capacité des élus àchanger la société. Un scepticisme aisément compréhensible au vu des difficultés às'intégrer socialement en concurrence avec les hommes, inégalités (salaires, accès aux postes, etc.) persistantes obligent...La présence record de candidates àla présidentielle n'influence en réalité pas véritablement leurs choix. Si elles s'en sentent beaucoup plus proches que les hommes, l'intention de voter pour Ségolène Royal est proche de la moyenne nationale, et varie plus significativement selon le statut professionnel des électrices. Enfin, dans cette campagne, le poids des femmes dans l'issue du scrutin dépendra, logiquement, de la propension des candidats àrassurer et mobiliser un électorat qui, largement plus que les hommes, se positionne dans un espace "ni gauche ni droite". De quoi faire rêver un peu plus un certain Béarnais, chouchou des sondages...
- Ségolène Royal aux Français : 'Osez la femme'" (Yahoo actualités)
- Les propositions des principaux candidats en faveur des femmes (Associated Press)
- "Femmes : pour Sarkozy, 'personne n'a le monopole'" (Nouvel Obs)
- "Existe-t-il une approche féminine du pouvoir ?" (Le Monde)
- "Ségolène Royal :'la femme est un animal politique'" (Libération)
- "Les femmes et l'élection présidentielle" (Rapport du CEVIPOF)
- "Journée des femmes : les inégalités et les violences persistent"
- Site de l'Observatoire des inégalités
- Site de l'Observatoire de la parité
- Site de la journée internationale de la femme
- Lisez la nouvelle planche BD de Wayne : "Etre femme" !






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