Ils le regrettent déjà. A l'instar de Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, désolé qu'"aucun des candidats n'ait la fibre agricole du président Chirac", les agriculteurs français savent qu'ils perdent avec cette élection celui qui fut le plus ardent défenseur de leurs intérêts, au niveau européen notamment. Ils attendent donc de pied ferme les différents prétendants àl'Elysée l'occasion de détailler leur programme sur la PAC, les OGM, la mondialisation...et les biocarburants, au coeur du thème de l'édition 2007 : "L'agriculture, fournisseur de nouvelles énergies".
Difficile pour les candidats, en effet, de succéder àJacques Chirac, champion des bains de foule, qui inaugure demain, aux côtés du ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau, son dernier salon. Infatigable marathonien (ses visites duraient jusqu'à5 heures), celui qui fut ministre de l'agriculture et du développement durable il y a plus de 30 ans, n'avait pas son pareil pour flatter les croupes des charolaises, vider une chope de bière, ou avoir l'estomac assez solide pour manger coup sur coup des plateaux de fromages et de coquilles Saint-Jacques aux tripes de porc...Difficile de rivaliser, et pourtant aucun candidat (hormis Bové, qui a décidé de rester dans sa ferme du Larzac) ne devrait sacrifier au rituel, même ceux qui s'y sont fait chahuter par le passé, comme Dominique Voynet ou Jean-Marie Le Pen. Pourquoi donc ce passage obligé pour tout présidentiable ? Les paysans ne représentent aujourd'hui guère plus de 3% de la population active. De plus, personne ne l'ignore, l'électorat rural, réputé peu abstentionniste, reste très majoritairement acquis àla droite et au centre.
Le poids des agriculteurs est en réalité plus important, si l'on additionne au million d'actuels actifs les quelque 2 millions de retraités. Mais plus que tout, ce rendez-vous est l'occasion pour les candidats de peaufiner leur image de politique de "proximité". "Les Français restent attachés àune image d'Épinal de l'agriculture et il est de bon ton pour la classe politique de s'afficher aux côtés de la France rurale", souligne àce sujet le sociologue François Purseigle dans Le Figaro. François Bayrou, décrit cette semaine par le quotidien espagnol El Pais comme le "seul candidat capable de traire une vache et de conduire un tracteur", devrait ainsi logiquement prendre une longueur d'avance sur ses concurrents. Ségolène Royal aura également beau jeu de jouer la carte du Chabichou quand Neuilly n'est pas vraiment réputé pour ses produits du terroir...
Les présidentiables peuvent cultiver àcette occasion leur image de "bon vivant", et s'attirer les bonnes grâces du puissant lobby viticole. "Je ne bois pas de vin", avait pourtant avoué Nicolas Sarkozy lors de l'émission "J'ai une question àvous poser" sur TF1. Anecdotique ? L'hebdomadaire Le Point fait néanmoins remarquer que "le vin fait toujours partie du patrimoine culturel français" : "Dominique Voynet connaît parfaitement les vignerons de sa région, le Jura. Marie George Buffet aime les saveurs simples d’un rouge du Languedoc-Roussillon, tandis qu’ Arlette Laguiller s’offre parfois un bon verre de Saint-Emilion. Bayrou aurait corrigé son défaut de prononciation àl’aide du vin, Le Pen opte pour un Petrus et Ségolène a été initiée aux saveurs œnologiques par son maître François Mitterrand". Et le quotidien allemand Stuttgarter Zeitung de s'interroger : "Un abstinent àL'Elysée ?" : "Royal reprend ainsi une longueur d’avance sur le conservateur Sarkozy qui lui ne touche pas àl’alcool. Comment gouverner un pays qui possède plus de 350 sortes de fromage, s’était demandé de Gaulle àl’époque. Reste àsavoir comment un homme qui ne boit que de l’eau minérale pourrait se retrouver àla tête du pays…".
- Le site officiel du Salon international de l'agriculture
- "Séduire les électeurs" (Vidéos sur France 3)
- "Pour le quotidien El Pais, 'Bayrou, seul candidat capable de traire une vache'" (Le Figaro)
- "Le salon de l'agriculture, passage obligé des candidats" (L'Express)
- "Aucun des candidats n'a la fibre agricole de Chirac, déplore Jean-Michel Lemétayer" (Le Nouvel Obs)
- Le Salon international de l'agriculture (Ministère)
- "Subventions, OGM, prix...: les propositions agricoles des candidats" (Le Monde)
- "Les candidats àla rencontre de la France rurale" (Le Figaro)
- "Royal et Sarkozy rencontrent le président de la FNSEA" (Associated Press)
- Toute l'actualité du salon (Yahoo actualités)
ILS ONT DIT
Fin de carrière
“ Il est Navarro, il finira Navarro... ”, a soupiré Danielle Mitterrand, rapporte Le Nouvel Observateur. La veuve de l'ancien président, qui a apporté son soutien àSégolène Royal, ne digère visiblement pas le ralliement de son beau-frère Roger Hanin au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. L'hebdo rappelle que Roger Hanin (qui n'avait pas soutenu Jospin en 2002 NDLR) avait justifié son choix en disant que le PS s'était conduit de manière ”ignoble ” àl'égard de Mitterrand et que “ Ségolène Royal n'était «pas outillée» pour être présidente. ” Un commissaire qui vote pour le "premier flic de France", finalement, c'est logique non ?
Fraternité sélective
“ François Bayrou n'est qu'une nouvelle figure de cette grande imposture politique ni de droite ni de gauche, qui veut rassembler tout le monde, comme si nous étions au Vatican, 'embrassons nous, nous sommes tous frères' ”, a ironisé le député vert Noël Mamère. “ Le 6 mai, nous dirons àquel point nous ne voulons pas du projet de Sarkozy ”, a déclaré pour sa part la candidate écologiste Dominique Voynet lors d'un meeting àMontpellier. Mais, a-t-elle ajouté, “ nous ne sommes pas làpour témoigner, mais pour faire gagner notre camp et pour peser sur la façon dont il va ensuite agir. Alors, le 22 avril, ne votez pas inutile, votez pour vivre mieux, votez Verts ! ”.
Bulle spéculative
“ Quand François Bayrou dit "les pauvres" en parlant de Nicolas Sarkozy ou des autres candidats, je trouve qu'il fanfaronne un peu ”, a souligné le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau. “ Quelque part, ça me rappelle quand nous étions enfants, on suçait des chewing-gums, on faisait des ballons, et puis, àun moment, quand le ballon devenait trop gros, il éclatait. Donc je dis àFrançois Bayrou: attention àl'effet Malabar en politique ”, a-t-il ensuite averti.
Propagandes intestines
“ Ses déclarations peuvent s'assimiler àde la propagation de fausse nouvelle, et àdes pressions sur la volonté des maires. Je laisse ce candidat àses procédés de petite frappe ”, Jean-Marie Le Pen, candidat FN, àpropos de Philippe de Villiers, candidat du Mouvement pour la France. “ C'est un nouveau dérapage de M. Le Pen, qui déverse sa colère contre les maires et injurie un autre candidat àl'élection présidentielle ”, a répliqué l'élu de Vendée.
Somnambule
“ Je veux réveiller la gauche, lui dire qu'il faut se rassembler et affirmer clairement nos valeurs et nos objectifs de gauche, sinon il ne faut pas s'étonner qu'un homme comme François Bayrou, avec ses balivernes de ni droite-ni gauche, marche ”, a déclaré la candidate communiste Marie-George Buffet au quotidien La Croix.
Coup de mou
“ On ne peut compter fleurette àla gauche et puis, une fois les résultats du vote, rentrer chez soi en courant. Le juste milieu conduit àl'inaction. Le juste milieu, ce n'est pas le milieu juste. Face àla crise qu'elle traverse, la France a besoin de choix clairs et non de compromis mous ”, a prévenu la candidate socialiste Ségolène Royal, en meeting hier dans les Landes.
ÉTONNANT, NON ?
Téléphone rose
Ségolène Royal avait appelé personnellement Lionel Jospin pour lui demander de figurer dans sa nouvelle équipe de campagne, rendue publique le 23 mars. En revanche, nous apprend Le Point, Martine Aubry et Bertrand Delanoë ont tous les deux appris qu’ils faisaient partie de « l’équipe du Pacte présidentiel » en lisant la presse ! Réaction de Martine Aubry dans l'hebdomadaire: “ La dernière fois que Ségolène m’avait appelée, c’était le dimanche précédent, pour me demander de m’exprimer davantage dans les médias ”. La candidate socialiste avait également contacté Bertrand Delanoë la semaine précédente pour lui demander “ d’accepter toutes les invitations dans les médias ” et de “ dire du bien de la candidate ”. Sans piper mot sur ses intentions...






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vendredi 2 mars 2007
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samedi 3 mars 2007