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vendredi 23 février 2007
4 commentaires

DREAM TEAM

Royal "étoffe" son équipe de campagne en appellant 13 éléphants du PS à la rescousse. Mais la présence de Jospin sur la photo de famille pourrait se révèler contre-productive, en symbolisant l'unité de façade et réanimant le souvenir du séisme de 2002.

Il y a comme une petite odeur de naphtaline. Pour la fraîcheur en politique que veut incarner la candidate socialiste avec sa nouvelle démocratie "participative", on repassera, sur ce coup. En recrutant tous les grands anciens du parti, Mauroy, Fabius ou encore Lionel Jospin pour son staff personnel, Ségolène Royal pourrait faire l'aveu, a contrario, de ses difficultés à trouver une stratégie pour prendre le large face à ses adversaires à droite, Nicolas Sarkozy et François Bayrou. "Il faut une équipe plus étoffée et mieux structurée, il faut qu'on sorte de l'autogestion, il faut qu'on remette de la hiérachie", avait-elle reconnu dimanche. Après avoir fait cavalier seul en début de campagne, en prenant soigneusement ses distances avec la rue de Solférino, la candidate PS se ravise, au vu de sa stagnation dans les sondages. Ses adversaires dénoncent aujourd'hui un coup marketing, un effet d'annonce pour donner l'illusion de l'unité d'une équipe qui réintègre ses "archaïques". Comment la candidate pourrait-elle travailler sereinement avec des "amis" qui l'ont publiquement étrillée ?

Surprenant casting en effet, si l'on revient quelques mois en arrière. "Avec elle, la campagne va nous péter à la gueule", répétaient en coulisse les ténors du parti au cours des primaires internes pour la désignation du candidat. Jospin, l'"austère qui se marre", recommençait à y croire. "Ségolène c'est du n'importe quoi ! Ce n'est pas une candidature qui tient la route !", s'émeuvait-il. Las, ce bon joueur de basket universitaire restait hors de la dream team alors que Royal faisait figure de super-star des médias et des militants. "La présidentielle n'est pas un concours de beauté" persiflait alors Jean-Luc Mélenchon. Laurent Fabius se demandait "qui va garder les enfants ?" tandis qu'Henri Emmanuelli balançait éhontément qu'il allait "ajouter une balle de plus dans le fusil de chasse"...

Magic*PS

Oubliées donc, les attaques ? En fait, cette réorganisation est l'opportunité pour Ségolène Royal de reprendre la main sur le parti et de remettre de l'ordre-juste-dans la course électorale. En se ralliant publiquement tous ses ex-détracteurs, elle s'assure de leur soutien médiatique et dilue les responsabilités. En s'ouvrant à tous les courants, elle réduit d'autant leurs influences respectives. Enfin, la nouvelle photo de famille éclipse le souvenir du départ tonitruant de son conseiller économique, Eric Besson.


Les leçons du passé étaient pourtant claires. Mitterrand, victorieux en 1981 et 1988, était un homme de réseaux construits de longue date, mobilisés à chaque élection, et n'a jamais fait campagne seul. "Au premier tour, on rassemble son camp", martelait le vieux stratège. En 2002, Jospin, complètement isolé de ses troupes, s'est retrouvé atomisé dans les urnes. Obsédé par la soif de battre Chirac au second tour, lessivé par son passage à Matignon mais ulcéré par la cohabitation, l'ancien premier ministre avait délaissé la rue de Solférino, et entièrement délégué à son équipe la gestion de la première partie de campagne. Ségolène Royal vient juste de retrouver la mémoire, mais peut-être un peu tard. Sans doute le temps de digérer toutes les précédentes attaques de ses camarades. Aujourd'hui, au terme de cette longue, peut-être trop longue digestion, le mouchoir rose est officiellement posé sur les querelles intestines. La bataille en rangs serrés, telle qu'elle auraient pu commencer idéalement, il y a quelques mois. Le 22 avril, le verdict des urnes déterminera dans quelle mesure les blessures à l'amour-propre peuvent, peut-être, coûter cher.


Ainsi font les marionnettes... Lisez notre chronique Tilt ! du jour


 

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Hisaux
a dit à
vendredi 23 février 2007

Ah ?! Ca y est, ils se rassemblent derrière la dame ? C'est pas trop tôt...

 

CK5
a dit à
vendredi 23 février 2007

Amusant que la candidate ne soit pas triskaïdékaphobe en en choisissant 13 !!

 

Tristan
a dit à
vendredi 23 février 2007

intéressant en effet de rapeller toutes les insultes machistes qu'elle a reçu...Mais je trouve ça bien qu'ils soient enfin en rangs serrés ! sinon, pour "la petite odeur de naphtaline"; c'est un peu vache...

 

mme canarde
a dit à
mardi 6 mars 2007