
Interrogé de manière impromptue sur l’Iran par des journalistes du New York Times, le Président avait déclaré lundi que ce n’était “ pas tellement dangereux ” si Téhéran possédait une, voire deux bombes nucléaires. Le lendemain, Jacques Chirac convoquait ànouveau les journalistes et revenait sur ses propos en affirmant qu’il s’était exprimé en “ off ”. Les grands quotidiens américains reviennent longuement sur ce revirement, et distillent entre les lignes, des allusions raillant un président vieilli, usé, fatigué…L'International Hérald Tribune évoque ainsi un président “ aux mains légèrement tremblantes ”, “ cherchant les noms et les dates et s'appuyant sur ses conseillers pour remplir les vides ”, tandis que le New York Times glisse “ innocemment ” entre deux paragraphes : “ Monsieur Chirac, âgé de 74 ans (…) victime d’un accident neurologique en 2005, est décrit par les observateurs comme beaucoup moins précis dans ses déclarations ”.
Libération consacre un dossier à“ l'Irangaffe ”, et liste les précédentes bourdes internationales du chef de l'Etat. “ Mais qu'est-ce qu'elle me veut de plus cette ménagère ? Mes couilles sur un plateau ? ”, s'était par exemple emporté Jacques Chirac, croisant son micro coupé, lors d'un sommet européen avec Margaret Thatcher en 1988.
EN PLUS
Alterpopulisme
“ Il existe une France citoyenne, une France qui bouge, dans les quartiers, dans les villages, un peu partout. (...) C'est pour tous ces gens-là, cette France invisible, que je suis candidat ”, avait déclaré jeudi José Bové. Devant l'accueil mitigé de ses propos par les autres partis, il a depuis pris soin de préciser qu'il "n'était pas làpour renvoyer renvoyer dos àdos la gauche et la droite" et annoncé son intention de voter pour Ségolène Royal au second tour.
Dans son blog, un jeune enseignant àl'Institut politique de Paris se livre justement àune analyse critique du discours du militant altermondialiste et estime que cette "rhétorique des sans-voix est l'une des tendances lourdes de cette présidentielle 2007. Fustigeant la "stratégie boulangiste" de José Bové, il souligne que le "créneau est porteur" et que "les candidats auto-désignés “ voix des sans voix ” se multiplient" : "' “ insurrection électorale ” prônée par Bové n'est pas sans rappeler “ la révolution du centre ” de Bayrou. Dénonciation de l' “ establishment ” médiatico-politique, indifférenciation de la droite et de la gauche de gouvernement, glorification de l'homme providentiel…tout cela rappelle étrangement le discours de Jean-Marie Le Pen. Le vrai discriminant, la question de vérité, est de savoir si Bové et Bayrou renieraient les mots de Le Pen au soir du 21 avril 2002 : «N'ayez pas peur de rêver, vous les petits, les sans-grade, les exclus. Ne vous laissez pas enfermer dans les vieilles divisions de la gauche et de la droite ”.
Carte Jeune
Longtemps objets d'ironie pour ses concurrents et de scepticisme au sein du parti socialiste, les “ débats participatifs ” de Ségolène Royal, dont un premier compte rendu sera dressé samedi, rencontrent un vif succès sur le terrain, selon le quotidien Le Monde. Un reportage illustre ainsi le "formidable besoin de parler" , ainsi que les inquiétudes de militants, nouveaux adhérents ou simples curieux, réunis pour parler de sécurité, de la "vie chère" ou encore du développement durable.
Jeudi, àGrenoble, devant plusieurs milliers de personnes, le dernier débat participatif de la candidate s'est mué en véritable meeting. Citant l'écrivain Paul Nizan, l'humoriste Jamel Debbouze et la chanteuse Diam's, Ségolène Royal a dévoilé une partie de son programme en direction des jeunes (allocation d'autonomie, prêts àtaux zéro, contraception gratuite...) et a vivement attaqué Nicolas Sarkozy, en évoquant notamment "les jeunes électrocutés de Clichy". "Je n'aurait de cesse que la vérité soit connue dans la tragédie qui a pris leurs jeunes vies,au-delàdu mensonge du ministre de l'Intérieur", a-t-elle promis aux familles des victimes.
ILS ONT DIT
Suffoquant
"Ou bien on préfère donner le pouvoir àun homme vorace qui entend mettre la main sur les médias, sur les administrations, sur les consciences et ferait de la présidence de la République le pouvoir tout puissant qui, avec arbitraire et selon la loi du bon plaisir, imposerait son règne, ou bien on préfère une démocratie qui respirerait àplein poumons", a analysé Jack Lang, conseiller spécial de Ségolène Royal.
Fond de commerce
"La Ségolène, elle a été àla mode depuis des mois. Mais quand on a comme seul argument "c'est moi qui peut gagner" et qu'on est àla traîne dans les sondages, ça devient problématique. Elle n'a pas fait de proposition. Elle a fait une campagne d'image. Moi, j'ai fait une campagne de fond. On ne fait pas le même métier", a déclaré Nicolas Sarkozy, précisant qu'il n'était "ni assez sot, ni assez fat pour croire que c'est gagné".
Franc-Jeu
"Sarkozy a une vision raciale des choses et des gens", a déclaré Lilian Thuram sur France Culture. "Il me dit, vous savez, c'est les Noirs et les Arabes qui créent des problèmes dans les banlieues. Et moi je lui dis: non, (...) ceux qui créent des problèmes dans les banlieues, ça s'appelle des délinquants", a ajouté le footballeur, qui a déjeuné en début de semaine avec Ségolène Royal.
Langue de Blois
"Monsieur Lang devrait tourner sa langue sept fois avant de parler. Il parait que c'est la phase participative, donc je participe. Mais plus on essaiera de me récupérer, plus je serai féroce", a averti Monique Vuaillat, ex-secrétaire générale du Snes, grand syndicat enseignant. Jack Lang avait annoncé, àtort, le ralliement de l'ancienne responsable syndicale au staff de campagne socialiste.
ETONNANT, NON ?
Expatrié
Dans la série "Que sont-ils devenus ?"...A quoi le député Arnaud Montebourg, suspendu de sa fonction de porte-parole de Ségolène Royal, occupe-t-il son mois de disgrâce ? On pouvait le voir jeudi soir àOuroux-sur-Saône, village perdu au fond de la Bresse. "Je fais mes heures de colle", ironisait-il devant quelques militants réunis pour un débat participatif sur...l'éducation.
Snobage
Tous les candidats àl'élection présidentielle venus signer le pacte écologique de Nicolas Hulot, mercredi au quai Branly, ont eu droit àune accolade de l'animateur de télévision lors de leur passage àla tribune. Tous, sauf Corinne Lepage. Elle avait déclaré dans la presse : "Comment concevoir que la campagne du "candidat de l'écologie" soit financée par une fondation alimentée par des entreprises comme EDF, L'Oréal, Bouygues, Autoroutes du Sud ?". Apparemment, la remarque n'a toujours pas été digérée...






a dit à
jeudi 8 février 2007